CREATION : 29 av. J-C

ABANDON : 395 ap. J-C

La Mésie se situe géographiquement dans les zones proches du Danube des actuelles Serbie et Bulgarie.

Hâbitée essentiellement par des tribus daces, la population est peu à peu remplacée par diverses migrations thraces du groupe Mési qui, en 500 av. J-C dominent dejà tout le territoire. Les thraces sont un ancien pueple indo-européen formé par plusieurs tribus avec un même language et mode de vie mais sans  identité politique commune. Ils sont toutefois une culture très raffinée de transmision orale et croient en l’immortalité de l’âme séparée du corps, idée totalement nouvelle à cette époque.

La Mésie comprend deux régions très différentes géographiquement. Répondant à ces différences, Domitien divise la province en deux parties en 85 ap. J-C :

la Mésie Supérieure (Moesis Margensis), à l’ouest, est une zone montagneuse très riche en minéraux et métaux précieux. L’or mésien constitue une excellente ressource pour la frappe de pièces dans l’Empire.

La Mésie Inférieure, à l’est, s’étend sur des plaines fértiles où se cultivent des céréales, où il y a de nombreuses fermes et de bons pâturages pour le bétail. En 57 ap. J-C, le blé mésien s’inclut pour la première fois dans les importations de grain de Rome.

Dans la réorganisation provinciale de Dioclétien (284-305 ap. J-C), la partie centrale du territoire mésien, entre la Mésie Supérieure et la Mésie Inférieure, est déclarée nouvelle province avec le nom de “Dacie”. La raison est que, suite à l’évacuation administrative de la Dacie ( 274 ap. J-C)fondée par Trajan(98-117 ap. J-C) ordonnée par Aurélien, une grande partie des colons de la Dacie abandonnée s’établit de nouveau dans cette zone de la Mésie.

A part ses richesses agricoles et concernant le bétail et l’abondance de métaux très précieux, la Mésie constitue un important pas pour le réseau commercial de caravanes depuis l’occident jusqu’à l’est, de part sa position géographique entre le Danube et la Mer Noire. Et, militairement, elle peut servir de bouclier pour les provinces grecques face aux potentiels envahisseurs barbares.

C’est pour cela que l’Empire Romain s’intéresse bientôt pour cette région et en 75 av. J-C, Scribonius Ciuis, procónsul de la province de Macédoine, arrive avec son armée jusqu’au Danube. La conquête ne se maintint pas et, suite à d’autres expéditions (44 av. J-C), ne se completa qu’en 29 av. J-C avec Octave (Auguste).

Cependant, elle ne fut jamais vraiment romanisée parce que les tribus thraces natives étaient toujours en mouvement constant ou à la merci des invasions barbares. Culturellement, même si, apparemment, ils parlèrent latin, ils étaient influencés par les grecs. Avec sa demande économique, Rome stimule l’agriculture et le commerce, élève le niveau de vie dans la province et promouvoit la vie citadine.

C’est précisemment à cause de la menace constante des peuples goths que la Mésie necesita toujours la présence des quatre légions (deux en Mésie Supérieure et deux en Mésie Inférieure). Et les ingénieurs militaires de Rome construisent un réseau complexe de fortifications du Rhin en Germanie (Allemagne) jusqu’à la Mer Noire.

Le poète Ovide, banni de la ville de Tomis en l’an 9 ap. J-C et qui habita là-bas  jusqu’à sa mort en l’an 17 ap. J-, décrit la façon dont les milices étaient nécessaires pour garantir la sécurité des paysans pendant qu’ils travaillaient dans les champs, car ceux-ci étaient souvent assiégés par des tribus de goths ou de  germains.

Suite à la défaite de l’Empire à Andrinople (Edirne) en 378 ap. J-C, la Mésie est dévastée par les visigoths et, en 395 ap. J-C, à la mort de Théodose, ne fait définitivement plus partie de l’Empire Romain.

Aujourd’hui, la Mésie (Miziya) est un quartier de la ville de Pleven (Bulgarie).

RESTES ROMAINS. Mésie Supérieure

SINGIDUNUM (Belgrade, Serbie)

VIMINACIUM ou MUNICIPIO AELIUM (Kostolac, Serbie)

BANOSTOR (Vidin, Bulgarie)

RATIARIA ( Archer, Bulgarie)

RESTES ROMAINS. Mésie Inférieure

THOMIS (Constanza, Roumanie) : immeuble des mosaïques (centre commercial romain de trois étages), bains, dépôt avec amphores pour garde et transport, muraillle Axiopolis, sculptures, pièces de monnaie.

 RESTES ROMAINS. Panonia (aujourd'hui en territoire de Serbia)

Acumincum (Slankamen Stari, Serbia)
Bassianae (Donji Petrovci, Serbia)
Bononia (Banostor, Serbia)
Burgunac (Banozci Novi, Serbia)
Cusum (Petrovaradin, Serbia)
Rittium (Surduk, Serbia)
Singidunum (Belgrade, Serbia)
Sirmium (Sremska Mitrovica, Serbia)
Taurunum (Zemun, Serbia)